Du 24 avril au 15 mai, le nombre de personnes contaminées a doublé, passant de 3127 à 6629 cas. La levée partielle des mesures de confinement, le non-respect de celles-ci et l’impuissance, pour ne pas dire le laxisme des services chargés du contrôle ne font qu’alourdir le bilan de la pandémie et prolonger la crise sanitaire.
Depuis le début du Ramadhan, les statistiques liées à la propagation de la Covid-19 connaissent une courbe ascendante inquiétante. Le nombre de contaminés par jour est passé d’une moyenne de 120 cas le 24 avril, premier jour du Ramadhan, à une moyenne quotidienne de plus 180 cas et de 5 à 6 décès.
En 22 jours (du mois de carême) nous sommes passés de 3127 cas confirmés et 415 décès, à 6629 personnes contaminées par la Covid-19 et 536 décédées. Même si certains spécialistes expliquent cette tendance haussière par l’augmentation du dépistage, beaucoup la lient au relâchement partiel du confinement et au non-respect des mesures barrières contre la propagation de la Covid-19. Les chiffres à eux seuls sont parlants.
En 22 jours (du mois de carême) nous sommes passés de 3127 cas confirmés et 415 décès, à 6629 personnes contaminées par la Covid-19 et 536 décédées.
Ce qui représente une moyenne de plus de 180 personnes contaminées par jour. Tous les efforts consentis par le personnel de santé restent donc compromis si les pouvoirs publics ne mettent pas en place un dispositif de confinement plus restrictif dont le respect rigoureux. Depuis le début de Ramadhan, les marchés ne désemplissent pas alors que les magasins et les grandes surfaces connaissent un rush particulier, sans respect des distances de sécurité ni du port du masque.
Des images choquantes de longues chaînes devant les pâtisseries, les magasins de vêtements et même les vendeurs ambulants sont diffusées quotidiennement sur les réseaux sociaux. Mieux encore. Certaines pâtisseries continuent à vendre au-delà du couvre feu, en laissant le rideau à demi-fermé, alors que dans de nombreuses villes du pays, des groupes de jeunes se forment chaque soir dans les quartiers faisant fi du dispositif d’isolement.
A croire que l’Algérie ne vit pas à l’ère du confinement, pourtant imposé pour faire face à une des pandémies les plus foudroyantes que le monde ait connues et dont les conséquences sur la santé, l’économie et surtout les revenus des ménages sont dramatiques. Face au manque de discipline de beaucoup d’Algériens, qui continuent à ne pas respecter les mesures barrières, comme le port du masque, la distanciation sociale, le couvre-feu, les pouvoirs publics se montrent pour le moins laxistes.
A croire que l’Algérie ne vit pas à l’ère du confinement, pourtant imposé pour faire face à une des pandémies les plus foudroyantes que le monde ait connues et dont les conséquences sur la santé, l’économie et surtout les revenus des ménages sont dramatiques.
Et à l’approche de la fête de l’Aïd, les marchés sont bondés, les magasins de vêtements et de chaussures pour enfants envahis par des familles entières, les rues des grandes villes grouillent de monde et la circulation automobile est totalement encombrée, alors que 50% des travailleurs sont censés être à la maison, après avoir été mis en congés payés.
Telle qu’elle se présente, la situation risque d’évoluer dangereusement si les pouvoirs publics ne prennent les décisions nécessaires pour faire respecter les mesures de confinement. Vendredi dernier, le ministre de la Santé a annoncé avoir proposé au gouvernement un confinement total durant les deux jours de l’Aïd.
En attendant de rendre le port du masque obligatoire, les autorités sont plus que jamais appelées à revoir leur gestion du confinement pour faire en sorte que les mesures inhérentes soient scrupuleusement respectées dans le but de préserver les santé des Algériens, et sortir rapidement de cette crise prolongée par des comportements inciviques et irresponsables.
Salima Tlemcani El Watan